Immersion dans le droit pénal

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– Interview extracted from DG TRAD-Court of Justice’s latest Newsletter.

Outre leurs tâches de traduction juridique et de révision, une quarantaine de juristes linguistes travaillent ensemble, depuis un mois, dans le but de compléter et de réviser les fiches terminologiques portant sur des notions du droit pénal. Paz Fernández, juriste linguiste à l’unité de langue espagnole, débute dans ce projet et nous livre ses premières impressions. Elle contribue activement aux travaux en étroite collaboration avec deux autres collègues de son unité, Pablo Lledó, responsable des projets terminologiques à l’unité de langue espagnole, et Nuria Pastor, stagiaire chargée d’une partie des travaux.

Pourriez-vous définir ce projet en quelques mots?
Il s’agit de créer des fiches terminologiques portant aussi bien sur des notions générales de droit pénal et de procédure pénale que sur des notions pénales très spécifiques à chaque système juridique et de trouver les équivalences les plus proches dans les autres systèmes. Je pense que le but principal est d’aider les collègues de sa propre unité linguistique et ceux des autres unités à avoir une idée précise des concepts juridiques dans d’autres systèmes et à trouver rapidement une solution lorsqu’ils se trouvent confrontés à certains problèmes de traduction.

Penal law_picQuels bénéfices peut-on retirer du VJM selon vous ?
En premier lieu, le bénéfice essentiel est celui de la rapidité. En lisant une fiche, on obtient une synthèse de la recherche effectuée sur des notions juridiques pénales, qui permet non seulement de comprendre ces notions, mais aussi d’évaluer la pertinence des solutions de traduction proposées. Si l’on veut approfondir la recherche soi- même, les fiches offrent des références utiles pour ce faire.

La possibilité d’utiliser des liens (références croisées) renvoyant à des notions en relation avec celle que l’on traite permet d’élargir en un clin d’oeil le champ de vision général sur certains sujets. Pour une meilleure situation d’ensemble, on dispose également d’arbres notionnels (thématiques), qui permettent de situer très précisément la notion dans un cadre plus vaste.

En deuxième lieu, la sécurité: je pense que les fiches peuvent être qualifiées de fiables, à partir du moment où l’on sait qu’elles ont été élaborées par des collègues juristes linguistes, qui connaissent et comprennent le sujet et qui sont donc à même de rechercher exactement là où il faut et de trouver les équivalences les plus pertinentes et les plus utiles pour notre travail. Les fiches sont dûment documentées: cela permet d’évaluer également les sources, mais aussi l’usage réel des notions et des termes dans certains contextes ou dans certains systèmes.

Enfin, le projet VJM permet d’atteindre une certaine homogénéité terminologique. Si dans toute traduction l’homogénéité est très souvent gage de précision, dans un contexte institutionnel comme le nôtre, elle représente en plus une valeur ajoutée car elle véhicule la sensation de «travail en équipe».

Quels aspects de ce projet vous plaisent le plus ?
La recherche, la précision et l’effort de synthèse. Il faut d’abord bien cerner le concept dans la langue/le système de départ, ce qui exige parfois de s’imprégner de notions et termes jusqu’alors inconnus, puis de retrouver une équivalence dans son propre système juridique et dans sa propre langue, ce qui n’est jamais garanti d’avance (soit parce que cette notion n’existe pas du tout dans son propre système juridique, soit parce qu’elle existe mais ne recouvre pas spécifiquement les mêmes domaines ou qu’on ne la connaît pas soi-même…). Il faut aussi rechercher des définitions pertinentes, des contextes parlants et des références utiles. Au bout de toutes ces recherches, il est nécessaire de faire un gros effort de synthèse pour offrir à nos collègues des éléments pratiques, directs et faciles à utiliser. Cet effort est parfois difficile car, après certaines recherches particulièrement poussées, on a envie de partager avec les autres tout ce que l’on a appris et découvert, mais il ne s’agit pas de faire un cours de droit pénal !
L’effort de synthèse est également nécessaire afin d’éviter toute «dispersion» et d’être le plus précis possible. Il faut toujours garder à l’esprit que la fiche doit venir en aide à nos collègues lors de traductions pour lesquelles on doit respecter un délai ! Il faut donc offrir un résultat qui permette de traduire vite et bien.

Connaissiez-vous le VJM avant de travailler sur ce projet ? Si oui, est-ce que votre regard sur le VJM a-il évolué ?
J’ai pris connaissance du VJM lors des formations initiales à mon arrivée à la Cour. Mon regard sur ce projet a bien entendu évolué, très positivement, dois-je avouer. C’est un défi quantitatif et qualitatif immense ! Humainement parlant, il requiert un gros travail de concertation, de dialogue, de comparaison et de partage, qui ne le rend que plus intéressant !

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Post prepared by Ana Baudot – Communication Trainee, DG TRAD – Terminology Coordination Unit